Brusquement, devenir adulte

Brusquement, il faudrait devenir adulte. Comprendre le monde des grands, ses contours. Il faudrait avoir le talent de vieillir, de poursuivre sa route sans penser à se retourner. Car la vie est un train qui avance. Il y a ceux qui restent sur le quai de nos souvenirs. Que deviennent-ils ?

Et les années, où vont-elles dès lors que nous les avons vécues ? Qui peut affirmer détenir l’adresse des vestiges de nos échappées ?

Tendrement, il faudra accepter que l’on ne peut pas tout comprendre. Reconnaître la fin pour tolérer le jour d’après. Dans ces non-sens, se perd la raison. Où es-tu, si ce n’est point à la maison ?

Être adulte laisse des points de suspension derrière chacune de nos phrases. Des points d’interrogation sous chacune de nos découvertes. C’est croire différemment à notre existence. Rebâtir le château de sable laissé sur la plage de nos 10 ans.

Tes paupières renferment nos heures. Doucement, ton regard fera battre nos cils ailleurs. Là où chante à nouveau ton cœur.