L'amour suffit-il ?

Ce matin, j’ai écouté un podcast qui posait cette question : l’amour suffit-il ?

Ce matin aussi, j’ai entendu mes parents célébrer deux ans d’un mariage fabuleux, et quelques printemps en plus traversés ensemble.

Dans leurs yeux, je n’ai pas encore trouvé la réponse à ma question.
L’amour peut-il suffire ? Peut-il combler un être entier ? Est-il fait pour nous compléter ? Est-il là pour que l’on puisse suffire à l’être aimé ou se suffire à soi-même, parce que nous sommes deux ?

Sur le chemin de mes parents, j’ai vu des obstacles que seul l’amour semblait pouvoir surmonter. Et pourtant, quand je les observe dans les gestes du quotidien, j’ai l’impression qu’ils sont unis par un lien qui dépasse l’amour. En tout cas, cet amour que l’on s’attribue quand on croit que rien n’est suffisant, que l’amour dépasse les lois de la routine.

L’amour qui reste quand le temps a traversé la maison, quand les volets sont fermés, quand la lumière brille un peu moins, quand les rides se révèlent, quand la fatigue s’accumule… cet amour-là suffit.
Il suffit, car il porte la somme des années vécues, survécues.

L’amour qui suffit est un amour qui sourit aux choses simples.
Il n’éclipse pas les drames, les chaos et les intempéries : il les emmène ailleurs, dans un espace où l’authenticité l’emporte sur l’image, sur les constructions de notre esprit.
Un amour qui se suffit fuit les calculs, les stratégies. Il ne suffit pas tous les jours, mais il cultive les vérités et les fatalités pour les faire briller.

C’est se réinventer et se rendre immensément plus beau. C’est un amour qui ne connaît pas de pages blanches, qui continue de s’écrire chaque matin.