Le temps n'attend pas

Le temps est une variable qui me tord le ventre. Il peut créer de belles étincelles, rallumer des feux de joie, comme il peut éteindre les flammes et les lueurs que l’on s’efforce d’entretenir.

Dans le grand livre des souvenirs, les années sont des pages jaunies par les expériences de la vie.

Un an, c’est rien, c’est immense. Un an suffit pour raviver des peines, panser des plaies, ouvrir à nouveau des cicatrices. Un an, mais que restera-t-il de cette année quand on aura soufflé sur la bougie ? Il nous appartient de fêter chaque jour comme un anniversaire. Celui d’un jour passé. Ce jour où j’ai entendu ton rire, où je nous ai vus danser au rythme d’une chanson qui faisait du bien. Ce jour où tes yeux ont illuminé les nôtres, encore et encore. Des paillettes sans les strass, car il y a un an, le superficiel ne volait guère entre nos nuages. Il y avait bien sûr de l’or, des étoiles qui scintillaient, et une chance inestimable d’être ensemble, tous ensemble.

Le temps est passé par là, un train a sifflé ton nom, et nous voilà sur le quai de l’existence. Derrière la vitre, à travers la buée, nous t’imaginons parcourir des kilomètres, le corps déchaîné. Un cœur tracé, témoin des je t’aime d’ici bas.

Ne temps va pas, si loin, si belle. Attends nous.