Refaire sa vie ?
6/12/20251 min read


Refaire sa vie ?
Au matin d’une vingtaine rêveuse et désireuse d’immensité, l’expression suivante, refaire sa vie, suspend quelques interrogations dans mon esprit. À partir de quel instant refaisons-nous notre vie ? Quel est ce moment qui cristallise cette ligne d’arrivée absolument vertigineuse ? À quoi se soumet-elle, à quels critères ? Pour refaire sa vie, faut-il l’avoir ratée une première fois ? Doit-on avoir été éclaboussé par des peines trop grandes, trop mordantes ?
Quand on refait, on ne réécrit jamais avec la même spontanéité qu’à l’aube d’une première construction. On s’applique, on se concentre. On a déjà raturé, gommé. Alors, nous nous efforçons de répondre aux standards d’une vie qui ne serait plus à réinventer. Cela supposerait que le destin se joue en deux temps : la répétition et la scène finale…
Mais le ciel change, nous également. Le bleu vire au gris, sous l’olivier, dans un jardin qui, lui, nous invite à l’entretenir.
Pourquoi alors refaire ce qui pourrait être la continuité de ce qu’on a traversé pour devenir ? Cette rupture raconte deux histoires qui se parlent, qui se regardent. Les habitudes d’hier marquent le présent, et redessiner cela serait trahir la nature de nos êtres.
Je ne veux pas refaire ma vie au tempo d’un nouveau disque. Je rêve de poursuivre, de rédiger et de tourner les pages. Et, devant chacune d’elles, m’offrir le choix d’écrire mon récit, de me tromper, mais de ne rien recommencer, pour pouvoir simplement avancer.